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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/344

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LE CONTE D’HIVER.

LÉONTE.

Nous sommes trop solide, mon frère, — pour que vous puissiez nous mettre dans cet état-là.

POLIXÈNE.

Pas un jour de plus !

LÉONTE.

— Encore une semaine !

POLIXÈNE.

Très-décidément, demain.

LÉONTE.

— Eh bien, partageons la différence ; pour ça — je ne veux pas de contradiction.

POLIXÈNE.

Ne me pressez pas ainsi, je vous en supplie. — Il n’est pas de parole émouvante, non, il n’en est pas au monde — qui puisse me gagner aussi vite que la vôtre ; elle me déciderait en ce moment, — si ce que vous demandez vous était nécessaire, quelque — urgence qu’il y eût pour moi à refuser. Mes affaires — me traînent en réalité chez moi ; me retenir, — ce serait me faire un fléau de votre affection ; et mon séjour — n’est pour vous qu’embarras et trouble. Pour nous mettre tous deux à l’aise, — adieu, mon frère.

LÉONTE, à Hermione.

Quoi ! bouche close, ma reine ? parlez donc !

HERMIONE.

Je comptais, seigneur, garder le silence jusqu’à ce que vous eussiez tiré de lui — le serment de ne pas rester. Vous, seigneur, — vous le pressez trop froidement. Dites-lui que vous êtes sur — que tout va bien en Bohême ; cette rassurante nouvelle — est certifiée par le dernier courrier ; dites-lui cela, — et il sera forcé dans sa meilleure parade.

LÉONTE.

Bien dit, Hermione.