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CYMBELINE.

IACHIMO.

Si j’ai perdu, — je dois en payer la valeur en or. — Je ferais un voyage deux fois aussi long pour passer — une seconde nuit aussi rapidement délicieuse que celle — que j’ai eue en Bretagne. Car la bague est gagnée !

POSTHUMUS.

— La chose est trop forte pour être admise ainsi.

IACHIMO.

Pas du tout ! — avec une femme aussi aisée que la vôtre !

POSTHUMUS.

Monsieur, ne tournez pas — votre perte en plaisanterie : vous savez, j’espère, que nous — ne pouvons rester amis.

IACHIMO.

Nous le devons, cher monsieur, — pour peu que vous observiez notre convention. Si je ne rapportais pas ici — une connaissance parfaite de votre belle, je conviens — que notre discussion pourrait aller plus loin. Mais à présent, — je le déclare, j’ai gagné à la fois et son honneur — et votre anneau ; et je ne vous ai pas trichés — ni l’un ni l’autre, car je n’ai agi que — d’accord avec vous deux.

POSTHUMUS.

Si vous pouvez prouver — que vous l’avez possédée au lit, ma main — et cet anneau sont à vous. Sinon, après l’infâme opinion — que vous avez eue de sa pure vertu, il faut que l’un de nous — laisse son épée à l’autre, ou que, désarmés l’un par l’autre, nous léguions — nos lames au premier qui les trouvera.

IACHIMO.

Monsieur, les détails — si voisins de l’évidence que je vais vous donner, — vont certainement vous convaincre ; s’il le faut, — je les affirmerai sous serment, mais je ne