Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/423

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
419
NOTES.

Tu ne connaîtras pas les paysans des seigneurs.
Ils sont vêtus de noir, de vert, de jaune, de gris,
Et portent un costume au-dessus de leur rang.
Une fois en ma vie je ferai comme eux,
Car je veux avoir un manteau neuf.

ELLE.

Le roi Étienne était un digne pair.
Ses culottes ne lui coûtaient qu’une couronne ;
Il trouvait ça six pence trop cher,
Aussi appelait-il son tailleur un drôle.
C’était un être de haut renom,
Et toi, tu n’es qu’un homme de rien.
C’est l’orgueil qui ruine le pays.
Homme, prends ton vieux manteau sur toi !

LUI.

Bell, ma femme, n’aime pas quereller,
Et pourtant elle veut me mener si elle peut ;
Et souvent, pour avoir le repos,
Je suis forcé de céder, tout bonhomme que je suis.
Un homme ne doit pas chicaner avec une femme,
Sans s’être le premier désisté du procès.
Nous finirons donc comme nous avons commencé,
Et je vais prendre mon vieux manteau sur moi !

(32) L’édition de 1622 omet ces mots : et il y a des âmes qui ne doivent pas être sauvées.
(33) Toutes ces exclamations : être ivre ! jaser comme un perroquet et se chamailler ! vociférer, jurer et parler charabias avec son ombre ! ont été ajoutées au texte de l’édition de 1623.
(34) Il ne faudrait pas conclure de cette phrase qu’Iago est Florentin. Cassio, qui est de Florence, veut simplement dire que, même chez ses compatriotes, il n’a pas trouvé un homme plus aimable et plus honnête que l’enseigne. Iago était Vénitien, comme le prouve ce dialogue qu’on lira plus loin :
Iago. Hélas ! mon cher ami et compatriote Roderigo !
Gratiano. Roderigo de Venise ?
Iago. Lui-même.