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PEINES D'AMOUR PERDUES.

NATHANIEL.

Messire, je remercie Dieu de vous, et tous mes paroissiens en peuvent faire autant ; car leurs garçons sont fort bien élevés par vous, et leurs filles profitent grandement sous vous. Vous êtes un bon membre de la communauté.

HOLOPHERNE.

Meherclè, si leurs garçons ont de l’intelligence, l’instruction ne leur manquera pas ; et si leurs filles ont une véritable capacité, je leur donnerai de l’exercice. Mais Vir sapit qui pauca loquitur ; voici une âme féminine qui nous salue.

Entre Jacquinette suivie de Trogne.
JACQUINETTE, à Nathaniel.

Dieu vous donne le bonjour, monsieur le curé !

HOLOPHERNE.

Monsieur le curé ! monsieur le curé ! qui donc ici a eu besoin de se faire curer ?

TROGNE.

Pardine, monsieur le magister, celui de nous qui ressemble le plus à un muids.

HOLOPHERNE.

C’est juste, il faut qu’un muids soit curé. Voilà une lumineuse idée, pour une motte de terre. Vive étincelle pour un caillou ! perle rare pour un porc ! c’est joli ; c’est bien.

JACQUINETTE.

Mon bon monsieur le curé, soyez assez bon pour me lire cette lettre, elle m’a été remise par Trogne de la part de don Armatho. De grâce, lisez-la moi.

HOLOPHERNE.

Fauste, precor, gelida quando pecus omne sub urabra
Ruminat…