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LES DEUX GENTILSHOMMES DE VÉRONE.
la colère de l’Éternel. — Et, pour qu’on voie combien mon amitié est franche et généreuse, — je te rends, autant que j’en puis disposer, toutes les bonnes grâces de Silvia.
julia.
— Malheur à moi !
Elle chancelle.
protée, montrant Julia.
Qu’a donc le page ?
valentin, s’approchant de Julia.
Eh bien, page ? — Eh bien, espiègle ! allons ! Qu’y a-t-il ? Lève les yeux, parle.
julia.
— Ah ! cher monsieur, mon maître m’avait chargé de remettre un anneau à madame Silvia, et j’ai négligé de le faire.
protée.
— Où est cet anneau, page ?
julia.
Le voici : tenez.
Elle lui remet une bague.
protée.
Comment ! voyons donc ! — Mais c’est l’anneau que j’ai donné à Julia.
julia.
— Oh ! j’implore votre pardon, monsieur, je me suis méprise. — Voici l’anneau que vous envoyiez à Silvia.
Elle lui montre une autre bague.
protée, considérant toujours la première bague.
— Mais d’où t’est venu cet anneau-ci ? À mon départ, — je l’ai donné à Julia.
julia.
— Et c’est Julia elle-même qui me l’a donné. — Et c’est Julia elle-même qui l’a apporté ici.