Dans une nuit pareille, — Didon, une branche de saule à la main, se tenait debout — sur la plage déserte et faisait signe à son bien-aimé — de revenir à Carthage.
Dans une nuit pareille, — Médée cueillait les herbes enchantées — qui rajeunirent le vieil Æson.
Dans une nuit pareille, — Jessica se déroba de chez le juif opulent — et, avec un amant prodigue, courut de Venise — jusqu’à Belmont.
Et dans une nuit pareille, — le jeune Lorenzo jurait de bien l’aimer, — et lui dérobait son âme par mille vœux de constance — dont pas un n’était sincère !
Et dans une nuit pareille — la jolie Jessica, comme une petite taquine, — calomniait son amant qui le lui pardonnait.
— Je vous tiendrais tête toute la nuit, si personne ne venait. — Mais, écoutez ! J’entends le pas d’un homme.
— Qui s’avance si vite dans le silence de la nuit ?
Un ami.
— Un ami ! Quel ami ? Votre nom, je vous prie, mon ami ?
— Stephano est mon nom : et j’apporte la nouvelle — qu’avant le lever du jour, ma maîtresse — sera ici à