— Ma foi, ce que j’aurais de mieux à faire, ce serait de me couper la main gauche — et de jurer que j’ai perdu la bague en la défendant.
— Monseigneur Bassanio a donné sa bague — au juge qui la lui demandait et qui, vraiment, — la méritait bien. Et c’est alors que le garçon, son clerc, — qui avait eu la peine de faire les écritures, m’a demandé la mienne : — ni le serviteur ni le maître n’ont voulu accepter autre chose — que nos deux bagues.
Quelle bague avez-vous donnée, monseigneur ? — Ce n’est pas celle, j’espère, que vous aviez reçue de moi ?
— Si je pouvais ajouter le mensonge à la faute, — je nierais : mais, vous voyez, la bague — n’est plus à mon doigt, je ne l’ai plus.
— La foi n’est pas davantage dans votre cœur. — Par le ciel, je n’entrerai jamais dans votre lit — que je n’aie revu la bague.
Ni moi dans le vôtre — que je n’aie revu la mienne.
Charmante Portia, — si vous saviez à qui j’ai donné la bague, — si vous saviez pour qui j’ai donné la bague, —