De grâce, joli jouvenceau, lions plus intime connaissance.
On dit que vous êtes un gaillard mélancolique.
C’est vrai ; j’aime mieux ça que d’être rieur.
Ceux qui donnent dans l’un ou l’autre excès, sont d’abominables gens et s’exposent, plus que des ivrognes, à la censure du premier venu.
Bah ! il est bon d’être grave et de ne rien dire.
Il est bon d’être un poteau.
Je n’ai ni la mélancolie de l’étudiant, laquelle n’est qu’émulation ; ni celle du musicien, laquelle n’est que fantaisie ; ni celle du courtisan, laquelle n’est que vanité ; ni celle du soldat, laquelle n’est qu’ambition ; ni celle de l’homme de loi, laquelle n’est que politique ; ni celle de la femme, laquelle n’est qu’afféterie ; ni celle de l’amant, laquelle est tout cela ; mais j’ai une mélancolie à moi, composée d’une foule de simples et extraite d’une foule d’objets ; et, de fait, la contemplation de mes divers voyages, dans laquelle m’absorbe mon habituelle rêverie, me fait la plus humoriste tristesse.
Un voyageur ! Sur ma foi, vous avez raison d’être triste.