— Comme à toi, ici ! Et sur ce, adieu.
— Il est en chasse d’honneur, moi en chasse d’amour. — Il abandonne ses amis pour les enorgueillir davantage ; — moi j’abandonne tout, mes amis et moi-même, pour l’amour. — Ah ! Julia, c’est toi qui m’as métamorphosé, — qui m’as fait négliger mes études, perdre mon temps, — combattre les meilleurs conseils, mettre le monde à néant ; — c’est ta faute si mon esprit est épuisé de rêverie et mon cœur malade d’anxiété.
— Seigneur Protée, salut ! Avez-vous vu mon maître ?
— Il vient justement de partir afin de s’embarquer pour Milan.
— Vingt contre un qu’il est déjà à bord ! — Et moi qui ne fais que bêler après lui depuis que je l’ai perdu !
— Le bélier s’égare fort souvent — quand le berger n’est plus là. —
Vous concluez donc que mon maître est un berger, et moi un bélier ?
Oui.
Alors, mes cornes sont ses cornes, que je dorme ou que je veille.