— Il n’y a plus rien à dire, sinon qu’il est banni — comme ennemi du peuple et de son pays. — Il faut qu’il en soit ainsi.
Qu’il en soit ainsi ! qu’il en soit ainsi !
— Vile meute d’aboyeurs ! Vous dont j’abhorre l’haleine — autant que l’émanation des marais empestés, et dont j’estime les sympathies — autant que les cadavres sans sépulture — qui infectent l’air, c’est moi qui vous bannis ! — Restez ici dans votre inquiétude ! — Que la plus faible rumeur mette vos cœurs en émoi ! — Que vos ennemis, du mouvement de leurs panaches, — éventent votre lâcheté jusqu’au désespoir ! Gardez le pouvoir — de bannir vos défenseurs jusqu’à ce qu’enfin — votre ineptie, qui ne comprend que ce qu’elle sent, — se tourne contre vous-mêmes, — et, devenue votre propre ennemie, vous livre, — captifs humiliés, à quelque nation, — qui vous aura vaincus sans coup férir ! C’est par mépris — pour vous que je tourne le dos à votre cité. — Il est un monde ailleurs.
— L’ennemi du peuple est parti, est parti !
— Notre ennemi est banni ! il est parti ! hohé ! hohé !
— Allez, reconduisez-le jusqu’aux portes, en le poursuivant — de vos mépris, comme il vous a poursuivis des siens ; — molestez-le comme il le mérite… Qu’une garde — nous escorte à travers la ville.