Monsieur, j’ai jugé bon — d’envoyer le vieux et misérable roi, — sous bonne garde, en un lieu de détention. — Son âge et surtout son titre ont un charme — capable d’attirer à lui le cœur de la multitude, — et de tourner nos lances mercenaires contre nous-mêmes — qui les commandons. — Avec lui j’ai envoyé la reine, — pour les mêmes raisons ; et ils seront prêts, — demain ou tout autre jour, à comparaître — là où vous tiendrez votre tribunal (79). En ce moment, — nous sommes en sueur et en sang : l’ami a perdu son ami ; — et les guerres les plus justes sont, dans le feu de l’action, maudites, — par ceux qui en subissent les rigueurs. — Le sort de Cordélia et de son père — veut être décidé en un lieu plus convenable.
Permettez, monsieur, — je vous tiens dans cette guerre pour un sujet, — et non pour un frère.
Cela dépend du titre que nous voudrons lui conférer. — Vous auriez pu, ce me semble, consulter notre bon plaisir — avant de parler si haut. Il a commandé nos forces, — il a revêtu l’autorité de mon nom et de ma personne ; — pareil pouvoir peut bien lever la tête — et vous traiter de frère.
Pas tant de chaleur. — Il tient sa grandeur de son propre mérite, — bien plus que de votre protection.