Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/300

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marguerite.

Quoi ?

suffolk.

Son amante.

marguerite.

— Je suis indigne d’être la femme de Henry.

suffolk.

— Non, gente madame : c’est moi qui suis indigne — de courtiser une dame si charmante pour en faire sa femme, — sans avoir moi-même aucune part à ce choix. — Qu’en dites-vous, madame ? consentez-vous ?

marguerite.

— Si cela plaît à mon père, je consens.

suffolk.

— Alors nous allons faire avancer nos capitaines et nos étendards. — Puis, madame, sous les murs mêmes du château de votre père, — nous demanderons, par un parlementaire, à conférer avec lui.

Les troupes anglaises s’avancent.
Fanfare de parlementaire. René paraît sur les remparts.
suffolk.

— Vois, René, vois, ta fille est prisonnière.

rené.

— De qui ?

suffolk.

De moi.

rené.

Suffolk, quel remède ? — Je suis un soldat incapable de pleurer — et de récriminer contre les caprices de la fortune.

suffolk.

— Il y a un remède, monseigneur. — Consens, consens, pour ta grandeur même, — au mariage de ta fille