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SCÈNE XXI.

rêver, — pour te garantir des tempêtes de la bataille.

clifford.

— Je suis résolu à soutenir de plus terribles ouragans — que tu n’en pourras évoquer aujourd’hui ; — et j’en inscrirai la preuve sur ton heaume, — pour peu que je puisse te reconnaître au blason de ta maison.

warwick.

— Eh bien, par îe blason de mon père, je jure de porter le vieux cimier des Nevil, — l’ours rampant enchaîné au bâton noueux, — et de le porter au-dessus de mon heaume, — comme un cèdre au sommet d’une montagne — gardant tout son feuillage en dépit des tempêtes ; — si bien que tu seras épouvanté à son seul aspect.

clifford.

— Et moi, j’arracherai ton ours de ton heaume, — et je le foulerai sous mes pieds avec un mépris suprême, — en dépit du montreur d’ours qui protège l’ours.

le jeune clifford.

— Et sur ce, aux armes, mon victorieux père ! — Écrasons les rebelles et leurs complices.

richard.

— Fi ! plus de charité, par pudeur ! Ne parlez pas avec tint de haine, — car vous souperez ce soir avec Jésus-Christ.

le jeune clifford.

— Hideux stigmate, c’est plus que tu ne peux dire.

richard.

— Si ce n’est au ciel, vous souperez à coup sûr en enfer.

Ils se séparent.