1600 est la comédie de Shakespeare, telle qu’elle fut imprimée en 1602, l’ensemble des circonstances historiques rattachées aux Joyeuses Épouses de Windsor se développe logiquement. L’allusion à certain duc de Germanie visitant la cour d’Angleterre, — allusion que MM. Knight et Halliwell rattachent à un comte de Montbéliart venu à Londres en 1592, — peut aussi bien s’appliquer à l’archiduc Albert, représenté par son ambassadeur. La tradition mentionnée par Dennis acquiert une grande vraisemblance : il est tout simple que la reine Élisabeth, recevant solennellement l’envoyé de la maison d’Autriche, ait elle-même inclus dans le programme officiel des fêtes données en cette circonstance la représentation d’une pièce nouvelle par la troupe que patronnait son chambellan. Ce divertissement entrait en quelque sorte dans sa politique. Elle jugeait nécessaire d’amuser le diplomate catholique et certes elle ne pouvait mieux l’amuser qu’en faisant ressusciter par Shakespeare le personnage éminemment bouffon qui l’avait tant fait rire elle-même à la représentation de Henry IV. D’après la tradition, la comédie, commandée par la reine, aurait dû être composée en moins de quinze jours. La brièveté du délai ainsi accordé à l’auteur s’explique ici tout naturellement, la représentation devant avoir lieu en présence d’un ambassadeur dont la mission extraordinaire devait être de courte durée ; et en effet Vereiken, débarqué à l’escalier de la Tour de Londres le 18 février, était parti pour Bruxelles le 11 mars 1600. — Ainsi pressé par le temps, le poëte dut se dépêcher d’accomplir le miracle qui lui était commandé. Sans avoir le temps de la méditation, il dut faire revivre Falstaff et ses compagnons, et ranimer pour une intrigue nouvelle ces personnages si populaires tout fraîchement enterrés dans Henry V.
On voit d’ici l’immense difficulté de cette tâche. Il fal-