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LA COMÉDIE DES ERREURS.

trés, et, fondant furieusement sur nous, — nous ont donné la chasse ; ayant réclamé du renfort, — nous sommes revenus pour les attacher ; alors ils se sont réfugiés — dans cette abbaye ; nous les avons poursuivis ; — mais là l’abbesse nous a fermé la porte, — ne voulant ni nous laisser prendre mon mari, — ni nous le livrer pour que nous l’emmenions. — Ainsi, très-gracieux duc, veuille ordonner — qu’il soit tiré de là et emmené pour être soigné.

le duc.

— Ton mari m’a jadis rendu des services à la guerre ; — et, quand tu l’as fait maître de ton lit, — je t’ai donné ma parole de prince — de lui faire tout le bien que je pourrais… — Que quelqu’un de vous frappe à la porte de l’abbaye, — et dise à la dame abbesse de venir me parler ; — je veux décider cette affaire, avant de partir.

Entre un domestique.
le domestique, à Andriana.

— Oh ! madame, madame, esquivez-vous, sauvez-vous ! — Mon maître et son valet sont tous deux lâchés ; — ils ont battu les servantes l’une après l’autre, et attaché le docteur, — dont ils ont brûlé la barbe avec des tisons embrasés, — et, chaque fois qu’elle flambait, ils jetaient sur lui — de grands seaux d’eau fangeuse pour l’éteindre. — Mon maître lui prêche la patience, pendant que — son valet le tond à la manière des idiots avec des ciseaux. — Et sûrement, si vous n’envoyez pas immédiatement du secours, — à eux deux ils vont tuer l’enchanteur.

adriana.

— Paix, imbécile, ton maître et son valet sont ici ; — et ce que tu nous racontes là est faux.

le domestique.

— Madame, sur ma vie, je vous dis la vérité ; — depuis que je l’ai vu, j’ai à peine eu le temps de respirer. — Il