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LE SOIR DES ROIS ou CE QUE VOUS VOUDREZ.

fabien, à part.

Voilà la buse près du piége.

sir tobie, à part.

Ah ! paix ! et que le génie de la farce lui insinue l’idée de lire tout haut !

malvolio.

Sur ma vie, c’est l’écriture de madame ; je reconnais ses r, ses u et ses o ; et c’est ainsi qu’elle fait ses grands P. En dépit de toute question, c’est son écriture.

sir andré, à part.

Ses airs, ses us, et ses os ; comment ça ?

malvolio, lisant l’adresse.

À l’inconnu bien-aimé, cette lettre et mes meilleurs souhaits ! Juste ses phrases !… Avec votre permission, cire !… Doucement… Le cachet, sa Lucrèce, avec lequel elle a coutume de sceller !… C’est madame ! À qui cela peut-il être adressé ?

Il décachète.
fabien, à part.

Le voilà pris par les entrailles.

malvolio, lisant.

Dieu sait qui j’aime.
Mais qui ?
Lèvres, ne remuez pas.
Nul homme ne le doit savoir.

Nul homme ne le doit savoir… Voyons la suite ! Le rhythme change… Nul homme ne le doit savoir. Si c’était toi, Malvolio !

sir tobie, à part.

Va te faire pendre, faquin.

malvolio, lisant.

Je puis commander où j’adore ;
Mais le silence, comme le couteau de Lucrèce,
Me perce le cœur sans répandre mon sang.
M. O. A. I. règne sur ma vie.