— Tenez-vous à une petite distance de lui, — et prenez-vous toutes par la main, et enveloppez-le dans un cercle. — D’abord pincez-le bien, et ensuite chantez.
Horne le chasseur, dites-vous ? Suis-je un revenant ? — Tudieu ! les fées ont fait de moi un revenant. — Quelle est cette chasse à cette heure de nuit ! — Je gage sur ma vie que ce fou de prince de Galles — est en train de voler les daims de son père… Eh bien ! qu’avons-nous — ici ? Est-ce que Windsor est en mouvement ? Quoi ! c’est vous !
— Dieu vous garde, sir John Falstaff !
— Dieu vous pénisse, sir John ! Dieu vous pénisse !
— Eh bien, comment va, sir John ? Quoi ! une paire de cornes à votre main !
— Ce sont les cornes qu’il prétendait me faire porter. — Maître Fontaine et lui s’en étaient chargés. — Eh bien, sir John, pourquoi êtes vous ainsi ébahi ? — Mon cher, nous connaissons les fées qui vous ont pincé ainsi, — et votre immersion dans la Tamise, et la bonne rossée que vous avez eue ; — et ce qui va vous advenir, sir John, nous pouvons le deviner.
— C’est ainsi, sir John. Vos machinations déshonnêtes — pour mettre notre honneur en question — nous ont fait faire tous nos efforts — pour tourner votre impudique libertinage en une joyeuse plaisanterie.
— Plaisantez, c’est bien. Ai-je donc vécu tant d’années — pour être dupé ainsi, berné ainsi ? — Alors, ce n’était donc pas des fées.
— Non, sir John, c’était des enfants.
— Par le ciel, j’ai eu trois ou quatre fois dans l’idée — que ce n’était pas des fées ; et pourtant la grossièreté même de la mascarade m’a persuadé que c’en était. — Ah ! si les beaux esprits de la cour apprenaient ceci, — ils me fustigeraient si bien de leurs piquantes railleries — qu’ils me fe-