Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 1.djvu/151

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SPEED. — Oui ; mais en quelle position sont leurs affaires?

LANCE. — Parbleu, lorsque la position est bonne pour lui, elle est bonne pour elle aussi.

SPEED. — Quel âne tu fais ! Je ne parviens pas à supposer ce que tu veux dire.

LANCE. — Quel imbécile tu es de ne pas le pouvoir ! Mon bâton le supposerait, lui !

SPEED. — Ce que tu veux dire?

LANCE. — Oui, et ce que je veux faire aussi. Regarde, je n'ai qu'à me pencher et je vais le lui faire supposer.

SPEED. — Tu poses sur lui, c'est la vérité.

LANCE. — Eh bien ! poser sur ou supposer, n'est-ce pas la même chose?

SPEED. — Dis-moi vrai : y aura-t-il un mariage?

LANCE. — Demande à mon chien. S'il dit oui, le mariage se fera; s'il dit non,il ne se fera pas. S'il remue sa queue sans rien dire, le mariage se fera.

SPEED. — La conclusion de tout cela, c'est que le mariage se fera.

LANCE. — Tu n'obtiendras jamais ce secret de moi que par parabole.

SPEED. — Cela m'est bien égal, pourvu que je l'obtienne ainsi ; mais, Lance, que dis-tu de mon maître, qui est devenu un remarquable amoureux?

LANCE. — Je ne l'ai jamais connu autrement.

SPEED. — Autrement que quoi?

LANCE. — Qu'un homme à moues remarquables, comme tu viens de le dire fort bien.

SPEED. — Mais, fils de catin, tu ne m'as pas entendu.

LANCE. — Eh ! animal, ce n'est pas de toi que j'entendais parler, c'est de ton maître.