Aller au contenu

Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




ACTE IV.

SCÈNE PREMIÈRE.

La cellule du FRÈRE LAURENT.
Entrent LE FRÈRE LAURENT et PARIS.

LE FRÈRE LAURENT. — Jeudi, Messire ? le temps est bien court.

PARIS. — Mon père Capulet le veut ainsi, et je n’ai aucune envie de modérer son empressement.

LE FRÈRE LAURENT. — Vous dites que vous ne connaissez pas les sentiments de la Dame ; cette conduite est contre l’usage, je ne la goûte pas

PARIS. — Elle pleure immodérément la mort de Tebaldo, et par conséquent j’ai peu parlé d’amour, car Vénus ne sourit pas dans une maison en larmes. Mais, Messire, son père regarde comme dangereux qu’elle laisse prendre à son chagrin un si grand empire ; et dans sa sagesse, il hâte notre mariage afin d’arrêter le déluge de ses larmes : cette douleur, qui a beaucoup trop grandi dans sa solitude, pourra se dissiper, quand elle sera en compagnie. Vous connaissez maintenant les raisons de cette promptitude.

LE FRÈRE LAURENT, à part. — Je voudrais ne pas connaître les raisons qui exigeraient qu’elle se ralentît. Voyez, Messire, voici la Dame qui se dirige vers ma cellule.

Entre JULIETTE.

PARIS. — Heureuse rencontre, Madame et mon épouse !