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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/163

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trousseau ou de la corbeille de la fiancée. Ainsi dans une vieille pièce de Decker, une femme prononce ce vers : à Voyez, à ma ceinture pendent mes poignards de mariage. »

5. Nous avons plusieurs fois rencontré ces superstitions relatives à la mandragore, et dans une de nos notes à la seconde partie de Henri VI notamment, nous avons rapporté cette opinion qui voulait que la mandragore poussât un cri ou fît entendre une détonation lorsqu’on l’arrachait de terre.

6. Curfew, dit le texte. Le couvre-feu dont il s’agit ici est la cloche du matin, et non celle qui indiquait la fin du jour. Comme la même cloche qui invitait à se coucher invitait aussi à se lever, et par le même appel, la sonnerie du matin qui avait juste le but opposé à la sonnerie du soir finit par prendre le même nom.

7. Le romarin était employé aux funérailles comme aux mariages, parce qu’il était l’emblème de la fidélité, et qu’on lui supposait la vertu de fortifier la mémoire. Il jouait le rôle d’une sorte de myosotis funèbre et disait aux vivants de la part du mort, souvenez-vous de moi.

8. Ballades populaires du temps de Shakespeare nommées d’après les mots qui les commençaient.

9. Ces deux vers sont ceux qui commencent un très-joli chant d’un vieux poëte nommé Richard Edwards, et inséré dans un vieux recueil intitulé le Paradis des délicates inventions, 1576. L’évêque Percy l’a retiré de ce recueil, ou pour être plus exact, l’a copié d’après un manuscrit de la Cotton Library, et l’a transporté dans ses Reliques de l’ancienne poésie anglaise. Voici ce sonnet.

Lorsque des chagrins poignants blessent le cœur ;
Et que des tristesses navrantes oppriment l’âme,
La musique alors avec ses sons d’argent.
Nous envoie bien vite soulagement.
Pour les âmes troublées, de quelque douleur qu’elles gémissent.
La douce musique a provision de baumes.

Sommes-nous en joie, la musique fait abonder notre gaieté ;
Sommes-nous en tristesse, elle ranime nos esprits affaissés ;
La tête livrée à la folie a trouvé guérison
Par les délicieux et aimables plaisirs de la musique ;
Tous nos sens — que dirais-je de plus ?
Sont soumis à la magie de la musique.

C’est par la musique que les Dieux reçoivent les louanges qui
  leur sont dues ;
C’est par la musique que la vie, l’âme sont transportées de joie :
Car, ainsi que le dit le poëte romain,
Sur les mers, lorsque des jurâtes voulaient le tuer,
Un dauphin sauva d !une mort très-cruelle,
Arion jouant de la harpe.