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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/267

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cheval de la mascarade de mai dont la chanson donne l’épitaphe :

Car hé ! car hé !
Le cheval de bois est oublié [5] !

Musique de hautbois. Entrent les personnages d’une pantomime. Un roi et une reine entrent en faisant des démonstrations d’amour ; ils s’embrassent réciproquement. Elle s’agenouille et semble lui faire des protestations. Il la. relève, incline, sa tête sur son sein, puis se couche sur un lit de fleurs : elle, le voyant endormi, le quitte. Alors entre un autre personnage, qui lui enlève sa couronne qu’il embrasse, verse du poison dans l’oreille du roi, et sort. La reine revient, trouve le roi mort, et se livre à une pantomime de désespoir. L’empoisonneur avec deux ou trois personnages muets rentre, et semble se lamenter avec elle. Le corps mort est emporté. L’ empoisonneur courtise la reine et lui offre des présents ; elle semble un moment vouloir résister, mais à la fin elle accepte son amour. (Ils sortent.)

OPHÉLIA. — Que signifie cela, Monseigneur ?

HAMLET. — Parbleu, cela signifie faire son coup en cachette [6], cela signifie méfait.

OPHÉLIA. — Peut-être que cette pantomime représente l’argument de la pièce.

Entre LE PROLOGUE.

HAMLET. — Nous le saurons par ce compère : les comédiens ne peuvent garder un secret ; ils nous diront tout.

OPHÉLIA. — Va-t-il nous dire ce que signifiait ce que nous venons de voir ?

HAMLET. — Oui, et tout ce que vous voudrez lui faire voir. N’ayez pas honte ; de lui montrer, il n’aura pas honte de vous dire comment cela s’appelle.

OPHÉLIA. — Vous êtes mauvais, vous êtes mauvais : je veux écouter la pièce.