malheureuse à ses lais mélodieux pour la conduire à un tombeau de vase.
LAERTES. — Hélas ! elle est donc noyée, alors ?
LA REINE. — Noyée, noyée.
LAERTES. — Tu n’as déjà que trop d’eau, pauvre Ophélia, par conséquent je saurai retenir mes larmes : et cependant, c’est notre instinct ; la nature veut suivre sa loihabituelle, que la fausse honte en dise ce qu’elle voudra : lorsque ces larmes auront cessé, tout ce qu’il y a de la femme en moi sera épuisé. Adieu, Monseigneur ; j’ai des paroles de feu qui jailliraient volontiers en flammes, n’était que cette sotte douleur les éteint. (Il sort.)
LE ROI. — Suivons-le, Gertrude. Combien j’avais eu à faire pour calmer sa rage ! maintenant, je le crains, cet événement va la réveiller ; par conséquent, suivons-le. (Ils sortent.)
ACTE V.
SCÈNE PREMIÈRE.
PREMIER FOSSOYEUR. — Est-ce qu’elle doit être ensevelie en terre chrétienne, celle qui volontairement est allée au-devant de son propre salut ?
SECOND FOSSOYEUR. — Je te dis que oui, et par conséquent creuse sa fosse immédiatement ; le coroner a fait son enquête et a reconnu qu’elle devait recevoir une sépulture chrétienne.