France, je me suis continuellement exercé ; je gagnerai, grâce aux bottes qu’il me rend. Mais tu ne saurais croire quel malaise je me sens au cœur : mais peu importe.
HORATIO. — Voyons, mon bon Seigneur....
HAMLET. — Ce n’est que sottise ; mais j’ai une sorte de découragement qui peut-être troublerait une femme.
HORATIO. — Si votre esprit se sent mal disposé en quelque chose, obéissez-lui : je monterai afin de prévenir leur arrivée, et je leur dirai que vous n’êtes pas en train.
HAMLET. — Pas le moins du monde, nous voulons défier le présage ; un moineau ne tombe pas sans une permission spéciale de la Providence. Si c’est pour cette heure-ci, ce n’est plus à venir ; si ce n’est plus à venir, c’est pour cette heure-ci : si ce n’est pas pour cette heure-ci, ce sera pour une autre fois. Être prêt est tout : puisque nul homme n’emporte rien de ce qu’il quitte, qu’importe de le quitter prématurément.
LE ROI. — Venez, Hamlet, venez, et acceptez cette main que je place dans la vôtre. (Le roi place la main de Laertes dans celle d’Hamlet.)
HAMLET. — Pardonnez-moi, Seigneur : je vous ai fait injure ; mais pardonnez, comme il convient à un gentilhomme. Cette royale assemblée sait, et il ne se peut pas que vous n’ayez appris de quel cruel égarement je suis affligé. Dans ce que j’ai fait, tout ce qui a pu brutalement réveiller votre nature, votre honneur, votre susceptibilité, était pure folie. Était-ce Hamlet qui a outragé Laertes ? Jamais ce ne fut Hamlet : si Hamlet est enlevé à lui-même, et qu’il outrage Laertes lorsqu’il n’est plus lui-même, alors ce n’est plus Hamlet qui fait cela, Hamlet nie que ce soit lui. Qui fait donc cela ? sa folie. S’il en est ainsi, Hamlet est du parti qui est outragé ; sa folie est l’ennemie du pauvre Hamlet. Seigneur, en présence de cette assemblée, permettez que mon désavœu de toute