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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/346

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mort ; et comment a-t-il trouvé la mort ? Il faut répondre, par la noyade. Et quii l’a noyé ? Sir John Hale lui-même ? Et quand s’est-il noyé ? Peudant ssa vie. Si bien que John Hale étant en vie força John Hale à mourir, et que l’acte de l’homme vivant fut la cause de la mort de l’homme qui est mort. Et par conséquent pour cette offense, il est raisonnable de punir l’homme vivant qui a commis l’offense et non l’homme mort, etc., etc.» Hélas ! pauvre humanité ! par quels puissants logiciens tu as été éclairée. Ce qui est fait pour étonner, c’est que tu ne sois pas devenue complétement dénuée de tout bon sens.

2. Gel thee to Yaughan : il est, difficile de déterminer si ce Taughan est un nom de personne bu un nom de localité. 3. Les trois strophes que chante le fossoyeur en les estropiant appartiennent à une romance de Lord Vaux, imprimée en 1557 et reproduite dans le recueil de Percy. Voici cette ballade :

L’AMOUREUX VIEILLI RENONCÉ A L’AMOUR.

Je me détourne de ce que j’aimais,
De ce qui me paraissait doux dans ma jeunesse,
Comme le temps l’exige pour ma dignité ;
Cela n’est plus convenable, me semble-t-il.


Mes gaillardises m’abandonnent,
Mes fantaisies se sont toutes envolées,
Et la marche du temps commence à teindre
Ma tête de cheveux gris.


L’âgé marchant à pas furtifs
M’a égratigné avec sa griffe,
Et saute par-dessus la vie joyeuse
Comme si elle n’avait jamais, exister


Ma muse ne m’amuse plus
Comme elle m’amusait autrefois ;
Ma main et ma plume ne vont plus en accord
Comme elles allaient jadis.


Car la raison me refuse
Ces jeunes et insouciantes sornettes,
Et jour après jour elle me crie,
Laisse à temps ces bagatelles.


Les rides sur mon front,
Les sillons-sur ma face,
Disent que l’âge boiteux veut habiter
La où là jeunesse doit lui céder la place.