Aller au contenu

Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ment que peu à peu ? Tu sais que nous agissons par le moyen de l’esprit et non par sorcellerie, et l’esprit, pour se développer, demande beaucoup de temps. Est-ce que les choses ne marchent pas bien ? Cassio t’a rossé, et toi, au moyen de cette légère volée, tu as cassé Cassio : quoique le soleil fasse pousser plusieurs choses à la fois, cependant les fruits qui les premiers fleurissent sont aussi les premiers qui mûrissent : tâche de prendre patience un instant. — Par la messe, il est déjà matin ; le plaisir et l’action font paraître courtes les heures. Retire-toi ; vas où tu as ton billet de logement : pars, dis-je, tu en sauras davantage plus tard : allons, pars donc. (Sort Roderigo.) Il y a deux choses à faire, — ma femme doit disposer sa maîtresse en faveur de Cassio, et je vais la préparer à ce rôle ; et moi en même temps j’aurai soin de tirer le Maure à part, et de l’amener juste au moment où il pourra trouver Cassio sollicitant sa femme : — oui, c’est le moyen ; ne laissons pas ce plan languir par froideur et retards (Il sort.)


ACTE III.

SCÈNE PREMIÈRE.

Devant le château.
Entrent CASSIO et des MUSICIENS.

CASSIO. — Mes maîtres, jouez ici, — je récompenserai vos peines, — jouez quelque chose de bref, et souhaitez le bonjour au général. (Musique.)