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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/436

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demande : je vous en conjure, faites : que par votre gracieuse intercession, je puisse revivre, et rentrer dans l’affection de celui que j’honore entièrement ; et avec tout le respect de mon cœur. Je voudrais être fixé au plus tôt : si mon offense est d’un ordre si grave que ni mes services passés, ni mes regrets présents, ni le dévouement que je me propose pour l’avenir ne peuvent me servir de rançon pour me regagner son affection, en bien, savoir cela doit être au moins mon bénéfice ; alors je me résignerai à cette nécessité à contre-cœur ; et je m’embarquerai dans ; quelque autre carrière, en m’abandonnant à la protection de la fortuné.

DESPÉMONA. — Hélas ! trois fois noble Cassio, mes supplications pour le moment n’ont pas de succès ; mon Seigneur n’est plus tout à l’heure mon Seigneur, et ; si son visage était ; aussi ; changé que son humeur, je ne le reconnaîtrais pas. M’aident toutes ; les âmes sainte autant que j’ai plaidé peur vous, et avec une ardeur et une liberté qui m’ont conduit tout an bord de son déplaisir ! Il vous faut prendre patience quelque temps je ferai ; ce que je pourrai, et je ferai plus pour vous que je n’oserais faire pour moi-même : que cela vous suffise.

IAGO. — Est-ce que Monseigneur est en colère ?

ÉMILIA. — Il vient de sortir d’ici à l’instant même et à Coup sûr dans une étrange-inquiétude.

IAGO. — Peut-il être en colère ? je l’ai vu lorsque le canon faisait sauter en l’air ses régiments, et que pareil au diable il arracha de son bras son propre frère — et il est en colère ? Alors c’est une, chose d’importance : je vais aller le trouver ; il y a quelque chose de grave, ma foi, s’il est en colère.

DESDÉMONA. — Fais cela, je t’en prie. (Sort Iago) À coup sûr, c’est quelque affaire d’état, quelque, nouvelle venue de Venise, ou quelque complot sourdement tramé d’ont il aura eu la révélation ici à Chypre, qui aura troublé la clarté : de son esprit ; et dans de tel cas’, bien que les grandes choses soient l’objet véritables des ames humaines il leur faut lutter cependant avec les choses inférieures.