Aller au contenu

Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/486

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tu ne reconnaîtrais pas les paysans des gentilshommes.

Ils sont habillés en noir, en vert, en jaune, en gris,

Si fort au-dessus de leur condition ;

Une fois dans ma vie je veux faire comme eux,

Car je veux avoir un manteau neuf sur moi.

ELLE.

Le roi Étienne était un digne pair,

Ses culottes ne lui coûtaient qu’une couronne ;

II les trouvait encore six pence trop cher,

Aussi appelait-il le tailleur un drôle.

C’était un individu de haut renom,

Et toi tu n’es que de basse condition ;

C’est l’orgueil qui ruine le pays,

Homme, mets ton vieux manteau sur toi.

Lui.

Bell, ma femme, n’aime pas à quereller,

Pourtant elle me mènera si elle peut ;

Et souvent pour avoir la paix,

Je suis forcé de céder tout bonhomme que je suis.

Un homme ne doit pas chicaner avec une femme,

Sans avoir le premier renoncé au procès ;

Je finirai donc comme nous avons commencé,

Et je mettrai mon vieux manteau sur moi.

ACTE III.

4. Les Napolitains sont renommés pour leur accent nasillard, et Shylock, dans le Marchand de Venise, nous a déjà dit que la cornemuse chantait du nez.

2. Jeux de mots intraduisibles analogues à ceux de Lance et de Speed dans les Deux gentilshommes de Vérone sur la ressemblance de prononciation des mots tail, queue, et tale, histoire.

3. Iago est-il de Venise, est-il de Florence ? Les paroles de Cassio semblent bien dire qu’il est de Florence ; mais d’autre part comme il parle de Roderigo comme de son compatriote, il ne tient qu’à nous de le prendre pour Vénitien. Cependant si l’on en croyait la physionomie de son nom, Iago, il serait plutôt un soldat d’aventure, sorte de métis bariolé d’Italien du sud et d’Espagnol napolitain.

4. M. Halliwell, dans sa Vie de Shakespeare, cite les lignes suivantes d’un manuscrit intitulé La nouvelle métamorphose, ou une fête de l’imagination, ou légendes poétiques écrites par M. Gent, 1 600, qui se rencontrent d’une manière frappante avec les paroles d’Iago, et expriment cette même vérité trop peu comprise encore par nos lois, que le calomniateur est un voleur autrement coupable que le larron. « Le voleur de