deux maisons ! filles ont fait de moi pâture pour les vers : j’en tiens, et solidement encore. — Ah ! vos maisons ! (Sortent Mercutio et Benvolio.)
ROMÉO. — Ce gentilhomme, le proche parent du prince, mon ami le plus cher, c’est pour moi qu’il a reçu cette, blessure mortelle ; ma réputation est atteinte par l’outrage de Tebaldo, Tebaldo qui depuis une heure, est mon cousin. — Ô douce Juliette, ta beauté m’a efféminé, et a émoussé en mon âme le tranchant du courage !
BENVOLIO. — Roméo, Roméo, le brave Mercutio est mort ! Cette âme vaillante qui tout à l’heure méprisait trop prématurément la terre, vient de s’élancer vers les. nuages.
ROMÉO. — La noire fatalité de cette journée s’étendra sur bien d’autres qui sont à venir : ce jour commence seulement le malheur, d’autres l’achèveront.
BENVOLIO. — Voici le furieux Tebaldo qui revient.
ROMÉO. — Vivant et triomphant ! et Mercutio tué ! Remonte au ciel, prudente mansuétude ; et toi, fureur à l’œil enflammé, sois maintenant mon guide !
ROMÉO. — À cette heure, Tebaldo, reprends le scélérat que lu m’as donné il y a un instant ; car l’âme de Mercutio est à peu de distance au-dessus de nos têtes., et attend que la tienne aille lui tenir compagnie : toi, ou moi, ou tous les deux : nous devons le rejoindre.
TEBALDO. — Misérable bambin, qui étais ici-bas son camarade, c’est toi qui vas aller le rejoindre.
ROMÉO. — Voici qui en décidera. (Ils se battent ; Tebaldo tombe.)
BENVOLIO. — Vite, Roméo, décampe ! les citoyens accourent, et Tebaldo est tué : — ne reste donc pas ainsi anéanti : — le prince va te condamner à mort, si lu es pris : — hors d’ici ! — fuis ! — vite, vite !