Page:Shakespeare - Un songe de nuit d’été, trad. Spaak, 1919.djvu/102

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Voici que mon amour pour Hermia, soudain
Se fond comme la neige,
Et ne touche pas plus mon cœur désabusé
Qu’un de ces jouets anodins
Qui, tout enfant, m’ont amusé !
Hélène est mon amour ! Tout mon être en témoigne !
Je l’aimais bien avant de connaître Hermia ;
Puis mon cœur la répudia ;
Je l’écartai de moi, comme un malade éloigne
Un aliment qui lui déplaît ;
Mais la santé me rend mon appétit complet.
Et je l’aime, et je la désire, et j’ai faim d’elle,
Et jusqu’à mon trépas je lui serai fidèle !…

THÉSÉE

L’affaire, beaux amants, s’est fort bien arrangée ;
Nous en reparlerons !… Quant à toi, brave Égée,
N’obstine pas ta volonté,
Obéis-moi, sois souple !
Je veux que, comme nous, au temple ces deux couples
Soient unis pour l’éternité !…
Chère Hippolyte, le temps passe ;
Il est trop tard pour notre chasse
À présent !… Nous allons regagner la cité !…
Trois femmes ! Trois époux !… Que d’heureux mariages !…


Sortent THÉSÉE, HIPPOLYTE, ÉGÉE et leur suite.


DÉMÉTRIUS

Tous ces événements qui tiennent du mirage.
Me semblent furtifs, indistincts,
Comme ces monts lointains
Qu’on prend pour des nuages…