Comme son rêve anime et recouvre d’un corps
Des choses que jamais encore
N’ont vu les autres hommes,
C’est sans difficulté que sa plume les nomme !
Tel est l’état d’esprit des imaginatifs :
Lorsqu’ils éprouvent une joie,
C’est le ciel qui la leur envoie ;
Et frissonnant, la nuit, d’une terreur d’enfant.
Ils prennent un if
Pour un éléphant !
Pourtant, leur nocturne aventure,
Ces visions troublant leurs esprits tous ensemble,
Ont la réalité des choses les plus sûres ;
Et leur récit n’a pas l’accent d’une imposture,
Quelque merveilleux qu’il nous semble !…
Les voici, nos amants, enivrés de tendresse !…
Je vous souhaite, amis, de longs jours bien remplis
Des bonheurs les plus frais !
Réjouisse vos promenades,
Et votre table et votre lit !…
Et maintenant quels chants et quelles mascarades
Vont nous faire trouver moins longs et moins farouches
Ces interminables loisirs