Tigre, lion ou léopard,
Sanglier, au poil hérissé,
Monstre, tends-lui les bras
Comme à ton fiancé !
Je rouvrirai tes yeux dès qu’il apparaîtra !…
Cher amour, cette course vous lasse sans doute !…
Je confesse d’ailleurs que j’ai perdu ma route !…
Croyez-moi, laissant là nos détours incertains,
Reposons-nous un peu, jusqu’au petit matin.
C’est vrai, je n’en puis plus, Lysandre ; reposons…
Cherchez un lit… Pour moi, j’ai ce banc de gazon…
L’oreiller paraît large assez pour vous et moi !
Un seul cœur, un seul lit ! Deux âmes, une foi !
Non, Lysandre, je vous en prie ;
Non ; respectons les convenances !…
Éloignez-vous… Encore !… Encore !…
Prenez ces mots dans leur amoureuse innocence !
Entendez-les sans blâme !
Je dis, tout simplement, que nous n’avons qu’une âme
Depuis que nos deux cœurs suivent leur doux penchant ;