Page:Shakespeare - Un songe de nuit d’été, trad. Spaak, 1919.djvu/52

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Laissez-moi donc dormir tout près de votre couche,
Car ce n’est que si je vous touche
Que mon amour sera touchant !…

HERMIA

Lysandre a de l’esprit !… Malheur à ma fierté,
Si je doutais jamais de votre loyauté !
Mais au nom de l’amour dont vous vous faites lige,
Reposez-vous plus loin… Oui, la pudeur l’exige…
Sied-il qu’une fille ait dormi
Pendant une nuit tout entière
Avec un jeune homme auprès d’elle ?…
Voilà… Bien… Bonsoir, mon ami.
Que jusqu’à votre heure dernière
Ce tendre amour me soit fidèle !…

LYSANDRE

Amen ! Je dis amen à ta belle prière !
Et finisse ma vie avant mon amitié !
Que le sommeil t’accorde un long rêve embaumé !…

HERMIA

Qu’il en réserve la moitié
Pour les yeux de mon bien-aimé !…

Ils s’endorment.
Entre PUCK.
PUCK

Je cours le bois, je vais, je viens,
Sans rencontrer l’Athénien
Que mon maître me signala,
Sur lequel il faut que j’applique
Le jus de cette fleur magique !