Va ! Cours comme le vent ! Découvre dans le bois
L’Athénienne, cette Hélène
Qui languit et qui traîne une pauvre âme pleine
De soupirs amoureux qui lui brûlent le sang.
Conduis-la moi !… Tandis que tu seras absent,
Je vais charmer, ici, les yeux de ce barbare !…
Vois ! Je file, plus vif qu’une flèche tartare !
Suc de cette fleur pourprée
Par Cupidon déchirée,
Teins le miroir de ses yeux !
Quand il verra son amante,
Qu’elle brille, plus charmante
Que Vénus, reine des cieux !…
Ainsi, dès ton réveil, que l’amour te possède,
Et cherche en elle son remède !
Chef des féeriques entreprises,
Hélène approche ! Et l’autre amant
Qui fut l’objet de ma méprise,
La suit en réclamant
Son paiement amoureux.
Nous allons voir jouer par eux
Le drame d’amour éternel !…
Seigneur, quels fous que ces mortels !