Alors, l’Esprit parla ainsi : « C’est un sauvage et misérable monde, plein d’épines et de soucis, dont chaque démon peut faire sa proie à sa guise. Fée ! Dans le cours des ans, n’y a-t-il pas d’espérance en réserve ?… Les vastes soleils rouleront-ils sans fin, illuminant éternellement la nuit où gisent tant d’âmes infortunées, sans voir pour elles d’espérance ? L’Esprit universel ne rendra-t-il jamais la vie à ce membre desséché du ciel ? »
La Fée sourit avec calme pour le rassurer, et une étincelante lueur d’espérance inonda le visage de l’Esprit.
« Oh ! reste tranquille ! chasse ces doutes craintifs, qui ne devraient jamais tourmenter une âme éternelle, voyant les chaînes qui la lient à sa destinée. Oui ! crime et misère, mensonge, erreur et convoitise habitent cette terre ; mais le monde éternel contient à la fois le mal et la guérison. Il surgira toujours quelque homme éminent en vertu, même aux temps les plus pervers ; les vérités de leurs lèvres pures, qui ne meurent jamais, enchaîneront le scorpion mensonge dans une ceinture de flammes toujours vivantes, jusqu’à ce que le monstre meure de sa propre piqûre.
« Quelle douce scène offrira la terre — un pur séjour d’esprits très purs, en symphonie avec les sphères planétaires — quand l’homme, avec l’aide de la Nature immuable, entreprendra l’œuvre de la régénération ! quand ses pôles dévoyés ne graviteront plus vers le rouge et funeste soleil qui l’éclairé de ses faibles rayons !
« Esprit, ici-bas maintenant le Mensonge triomphe ; un pouvoir redoutable a mis son sceau sur la lèvre de la Vérité. Démence et Misère règnent ; le plus heureux est le plus misérable. Cependant, prends confiance ; un jour