Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/112

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» Mais où étaient mes amis et mes parens ? Un père n’avait pas eu soin des jours de mon enfance, une mère ne m’avait pas béni par son doux sourire et ses caresses ; ou bien, s’il en avait été ainsi, toute ma vie passée n’était qu’un point, un vide dans lequel je ne distinguais rien. Ma mémoire avait beau remonter dans le passé, il me semblait que j’avais toujours été de la même taille et des mêmes proportions. Je n’avais pas encore vu un être qui me ressemblât, ou qui recherchât quelque commerce avec moi. Qu’étais-je ? Cette question revint encore ; et je n’y répondis que par des gémissemens.

» J’expliquerai bientôt la tendance de ces sentimens. Revenons