Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ces hommes versés dans les affaires publiques, qui gouvernaient ou massacraient leurs semblables, je sentis naître en moi un ardent amour de la vertu, et une profonde horreur du crime ; termes dont je ne comprenais pas bien la signification, mais qui, selon moi, n’avaient d’autre rapport qu’au plaisir et à la peine. Ces sentimens me portèrent naturellement à admirer les législateurs pacifiques, tels que Numa, Solon et Lycurgue, de préférence à Romulus et Thésée. La vie patriarchale de mes protecteurs contribua à graver fortement ces impressions dans mon esprit. Il se peut cependant qu’elles eussent été toutes différentes, si j’eusse été