Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/178

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l’aspect de l’homme. Un matin, cependant, comme j’avais à traverser un bois profond, je hasardai de continuer mon voyage après le lever du soleil. C’était un des premiers jours du printemps : le charme du soleil resplendissant, et la fraîcheur embaumée de l’air m’inspirèrent un sentiment de joie. Je sentis renaître dans mon cœur des émotions douces et agréables, qui depuis long-temps paraissaient éteintes. Presque surpris par la nouveauté de ces sensations, je me sentis entraîné jusqu’au point d’oublier ma solitude et ma difformité ; j’osai même goûter un moment de bonheur. De douces larmes arrosèrent encore mes joues, et mes yeux humides se levèrent avec reconnais-