Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/188

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» Vous étonnerez-vous que de telles pensées me transportassent de rage ? Je m’étonne seulement que, dans ce moment, au lieu de donner cours à mes sentimens en exclamations et en désespoir, je ne me sois pas précipité au milieu de l’espèce humaine, et que je n’aie pas péri en essayant de la détruire.

» Accablé par ces sentimens, je quittai le lieu où j’avais commis le meurtre. Je cherchais une retraite plus à l’écart, lorsque je vis une femme passer auprès de moi. Elle était jeune, pas aussi belle que celle dont je tenais le portrait, mais d’un aspect agréable, et brillant de tout l’éclat de la jeunesse et de la santé. Voici, pen-