Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/50

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l’ombre. Ce fut dans la forêt, près d’Ingolstadt, que je me reposai de ma fatigue sur le bord d’un ruisseau, jusqu’à ce que, tourmenté par la faim et la soif, je m’éveillai de mon assoupissement. Je mangeai quelques graines que je trouvai sur les arbres ou sur le sol ; j’étanchai ma soif au ruisseau, je m’étendis à terre, et m’endormis. Tout me parut sombre autour de moi lorsque je me réveillai ; l’air était froid, et je fus presque effrayé, comme par instinct, de me trouver ainsi isolé. Avant de quitter votre appartement, j’avais ressenti le froid, et je m’étais couvert de quelques hardes ; mais elles ne pouvaient suffire pour me protéger contre les rosées de la nuit. J’étais un malheureux sans