Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/102

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dant, ce n’est pas là mon affaire ; je suis envoyé pour vous soigner, et vous rendre à la santé ; je fais mon devoir en bonne conscience, et tout le monde ferait bien d’agir de même ».

Je me détournai avec dégoût d’une femme, qui pouvait tenir un langage aussi inhumain à une personne qui venait d’être arrachée à la mort. Je me sentais encore languissant et incapable de réfléchir à tout ce qui s’était passé. Ma vie entière me paraissait un songe ; je doutais quelquefois de la vérité, car elle ne se présentait jamais à mon esprit avec sa force réelle.

Les idées, qui passaient dans mon esprit, devinrent enfin plus distinctes. Je retombai dans mes accès