Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/119

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dire : « Il peut être innocent du meurtre, mais il a certainement une mauvaise conscience ». Ces paroles me frappèrent. Une mauvaise conscience ! Oui, sans doute, elle l’était : Guillaume, Justine et Clerval devaient la mort à mes machinations infernales : « Et quelle mort, m’écriai-je, mettra fin à ces horreurs ? Ah ! mon père, ne restez pas dans ce malheureux pays ; traînez-moi dans un lieu où je puisse oublier, moi, mon existence, et le monde entier ».

Mon père accéda facilement à ce désir ; et, après avoir pris congé de M. Kirwin, nous partîmes pour Dublin. Je me sentis comme soulagé d’un poids affreux, lorsque le paquebot s’éloigna de l’Irlande