Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/126

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croyait que, pendant ma maladie, quelqu’idée semblable s’était présentée à mon imagination, et que j’en avais conservé le souvenir dans ma convalescence. J’évitais toute explication, et je gardais un silence continuel sur le malheureux que j’avais créé. J’avais un pressentiment qu’on me croirait en démence, et cette crainte enchaînait toujours ma langue, lorsque j’aurais donné le monde entier pour avoir un confident du fatal secret.

À cette occasion, mon père me dit avec l’expression du plus grand étonnement : « Que voulez-vous dire, Victor ? Êtes-vous fou ? Mon cher fils, je vous supplie de ne jamais renouveler une pareille accusation ».