Aller au contenu

Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur moi, m’avaient ménagé ces momens, ou plutôt ces heures de bonheur, afin que je conservasse assez de force pour accomplir mon pélerinage. Sans ce délassement, j’aurais succombé à mes fatigues. Pendant le jour, j’étais soutenu et encouragé par l’espoir de la nuit : car, durant le sommeil, je voyais mes amis, ma femme et ma chère patrie ; je voyais encore le visage bienveillant de mon père, j’entendais les douces modulations de la voix de mon Élisabeth, et je voyais Clerval brillant de jeunesse et de santé. Souvent, fatigué par une marche pénible, je me persuadais que cette fatigue était un rêve qui durerait jusqu’à l’arrivée de la nuit, et qu’alors je jouirais