Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/192

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de la réalité dans les bras de mes plus chers amis. Quelle tendresse ils m’inspiraient ! Combien je m’attachais à leurs formes chéries, si, à mon réveil, elles se présentaient à mon imagination ! Dans ces momens, je me figurais qu’ils vivaient encore ! Dans ces momens encore, la vengeance, dont j’étais dévoré, s’éteignait dans mon cœur, et je continuais à poursuivre le Démon que j’avais à détruire, plutôt pour remplir une tâche enjointe par le ciel, pour suivre l’impulsion mécanique d’une puissance inconnue, que pour satisfaire un désir ardent de mon âme.

Je ne sais quelles étaient les sensations de celui que je poursuivais. Quelquefois il laissait des mar-