Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/179

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celle qui a déserté mon amour. Toute la foule des journées, dans lesquelles s’éparpillaient mes sentiments d’attachement et de tendresse, chante un hymne de désolation. Ô comme la voix de Resey plane mortellement parmi ce chœur où il y a des larmes !

J’écoute… C’est une litanie profonde qui s’égrène, c’est une romance sans paroles dont l’harmonie seule dit le cours du temps. C’est le départ, ce sont les bras noués autour du cou, c’est la consolation et la promesse éternelle d’aimer. Voici ma petite maison d’Aix, les rues caillouteuses, la place des Prêcheurs silencieuse que je quitte. La gare est proche, il y a la voie lumineuse des rails dans la nuit, la lueur rouge des signaux et la sonnerie électrique des annon-