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Page:Siefert - Les Stoïques, 1870.djvu/131

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LES STOÏQUES.

Et jusqu’à la fin j’irai dans ma voie,
Libre de remords, de plainte ou d’effroi,

Je saurai souffrir s’il faut que je souffre ;
Et, gardant surtout ma sincérité,
Je dirai, selon qu’elle aura dicté,
La joie ou le deuil, le ciel ou le gouffre.

Aujourd’hui j’ai cru posséder la paix,
Et pouvoir jeter un défi superbe
Aux tourments qui font la parole acerbe :
Je verrai demain si je me trompais.

Car demain, peut-être, aura son épreuve,
Joug plus difficile & lourd à porter,
Qu’il faudra subir sans rien regretter,
Quel que soit le doute en moi qu’elle émeuve.

Vous donc, jours futurs, vous pouvez venir ;
Oiseaux précurseurs d’aube ou de tempête,
Sur mon front pensif passez, je suis prête,
Je n’essaîrai pas de vous retenir.