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AUTOMNALES.


iii.



Mais vents du nord ni vent du sud n’y feront rien ;
Nous ne serons jamais heureux. Les solitudes
Prennent en vain leurs plus tranquilles attitudes ;
Le lys des prés en vain s’en fait le doux gardien.

En vain le sentier ouvre au discret entretien
Ses retraits tout remplis de molles quiétudes ;
Ni les déloyautés, ni les ingratitudes
Ne lâcheront le cœur serré de leur lien.

L’homme voit partout l’homme, & son âme abattue,
À l’haleine du mal qui l’opprime & le tue
Ploie & cède vaincue en sa stérilité.

Car tous les ceps n’ont pas de grappes savoureuses,
Je sais des fleurs sans graine & des ciels sans été,
Et sans cher avenir des jeunesses fiévreuses.