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LES VIEILLES GENS.

Incendie où le feu ne pouvait redescendre,
Il ne fallait pas moins que toute cette cendre
Sur ces tisons brûlant toujours.

Veuf, sans enfants rieurs l’attendant sur la porte,
Indifférent à tous quand sa mère fut morte,
Il s’éteignit, fumant & buvant tour à tour,
Montrant aux pauvres seuls ce que valait son âme,
— Et je salue ici ce martyr de ta flamme,
Immortel, invincible amour !

LA TANTE.



Elle était très-âgée, on l’appelait ma Tante ;
Sur la terrasse en fleurs que la vigne flottante
Défend du côté du chemin,
Tandis qu’un bon sourire éclairait son visage,
Elle aimait à guetter tous les gueux au passage
Pour, de loin, leur tendre la main.

Enfants pouilleux, vieillards malsains, porte-béquilles,
Surtout les vagabonds qui traînent leurs guenilles,
Loqueteux, malandrins, voyous,