Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/112

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Je tentai de heurter la serrure rouillée :
La porte verrouillée
Ne branla même pas aux efforts que je fis.

Je voulais revenir sur cette galerie,
Où j’avais entendu, la voix presque attendrie,
Le ton presque amoureux, mon bien-aimé causer.
Mais, comme la plupart des choses de la vie,
Hélas ! mon humble envie
N’était pas de ces vœux qu’on peut réaliser.

Oh ! pourtant, si jamais mon amour de son âme
Fut compris, ce fut là, sous les rayons de flamme
Que jetait le soleil, dans ce lieu, dans ce coin,
Où s’épanouissaient ces fleurs & mes chimères,
Tandis que nous deux mères
Souriaient, nous montrant l’une à l’autre de loin !

Or, depuis que j’errais de pensée en pensée,
Sans que j’y prisse garde, une heure était passée ;
Je dus suivre ma mère & partir. Seulement,
Je n’avais à marcher ni courage ni zèle ;
Je venais après elle,
Triste & le cœur serré d’un noir pressentiment.