Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/124

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LE LION.


Suy un lyon qui ne mord point,
Sinon quand l’ennemi me poingt.
Devise.     

Les fleuves au midi roulent de larges flots.
Entre eux le grand lion dort, cachant ses yeux clos
Sous sa rousse crinière éparse. De la plaine
On voit monter au ciel sa chaude & blanche haleine,
Comme un soupir gonflé de haine & de dédain,
Et l’on entend le bruit qu’il fait, lorsque soudain
Il étend sur le sol sa patte monstrueuse.
L’orage gronde sourd dans sa poitrine creuse,
Car son sommeil est plein de rêves. — Parlez bas !
Ô vous, qui le bravez quand il est triste & las,
Et qui l’emmuselez d’une chaîne insolente ;